Mis à jour le 20.05.2019
Un atelier vient de réunir au Costa Rica des chercheurs français et latino-américains sur la gestion du risque. L’occasion d’échanger sur les expériences et les pratiques de ces différentes régions du monde.
Un atelier réunissant chercheurs français et d’Amérique du Sud vient de se tenir au Costa Rica 1. L’enjeu : confronter les pratiques de gestion du risque, notamment urbain, qui diffèrent selon les régions. « Les chercheurs latino-américains attendent des scientifiques européens un partage des connaissances techniques en termes de gestion du risque, souligne le géographe Alexis Sierra, en marge de l’atelier. De notre côté, nous avons beaucoup à apprendre de leur expérience des situations de crise multiples qu’ils connaissent depuis de nombreuses années - séismes, ouragans, violence urbaine – alors que leurs villes sont en pleine croissance. Nous pouvons nous en inspirer pour des événements extrêmes se produisant sur nos territoires. »
En Amérique latine, les habitants semblent ainsi davantage impliqués qu’en Europe lors de l’élaboration et la mise en place de ces politiques. « Leurs connaissances sont prises en considération et ils participent à des exercices de simulation et à des systèmes d’alerte participatif, relève le chercheur. Cette implication apparaît comme un point fort et correspond à la vision d’une construction sociale du risque, alors qu’elle a semblé davantage axée sur les questions techniques en France. » Les interventions montrent un souhait général côté latino-américain d’intégrer la gestion du risque de manière transversale à l’ensemble des politiques publiques.
Exemple de cette démarche, un système d’alerte participatif installé sur le bassin-versant du Sarapiqui au nord du Costa Rica, que les chercheurs ont pu découvrir. Un village entier avait été entièrement déplacé suite au séisme de 2009 dans cette région. « Ce type d’expérience montre que les approches pratiques et théoriques des scientifiques latino-américains peuvent être enrichissantes pour les chercheurs français travaillant sur des questions de développement », estime Alexis Sierra.
Autre axe de partage, l’atelier a été l’occasion pour une dizaine d’étudiants costariciens et centroaméricains de présenter leurs travaux à des chercheurs et des experts. Cette première rencontre pourrait aboutir par la suite à des échanges d’enseignants-chercheurs entre la France et l’Amérique latine.
Note
1. « Espaces, territoires et contextes de la gestion du risque », du 17 au 20 juillet 2017, Faculté des Sciences Sociales de l’Université du Costa Rica, San José
Contacts : alexis.sierra@ird.fr, sebastien.hardy@ird.fr