Mis à jour le 04.02.2021
Désert dedans, le Sahara est très prolixe dehors : on le sait depuis des années, ses poussières minérales fertilisent les milieux marins et continentaux jusqu’en Amazonie. De récentes recherches paléo-climatiques, basées sur le forage du fond d’un lac amazonien, montrent que les matières apportées par les vents dans la région au cours des 7 500 dernières années ne sont pas toutes sahariennes. L’analyse de marqueurs isotopiques comme le strontium et le néodyme, établissant l’origine des matériaux déposés au fil du temps, montre qu’ils proviennent aussi pour une bonne part de plus près, ou de beaucoup plus loin… Ainsi, au gré des cycles climatiques et des variations saisonnières, la grande forêt reçoit des apports substantiels venus des Andes et même de la lointaine Afrique australe.
Ces résultats sont le fruit d’un partenariat franco-brésilien historique, articulé autour du LMI PALEOTRACES, pour développer une recherche de pointe sur la région. Ils mettent en lumière la complexité de la « fertilisation » de la forêt amazonienne et incitent à approfondir les connaissances pour évaluer l’impact des évolutions atmosphériques associées au changement climatique sur ces transports de poussière.