Mis à jour le 04.09.2019
Le plus grand fleuve du monde draine beaucoup d’additifs organiques vers l’océan Atlantique, selon les observations(1) faites durant l’expédition Sargasses II(2) entre le Cap-Vert et la Martinique. Ces produits, comme les bisphénols, esters organophosphorés et autres composés perfluorés, utilisés dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique et plastique, peuvent migrer depuis les déchets qui les contiennent vers le milieu océanique. Considérés comme des perturbateurs endocriniens, ils pourraient avoir un impact très délétère sur les écosystèmes marins.
Les scientifiques ont ainsi trouvé d’importantes quantités de contaminants organiques dans l’Atlantique nord-tropical. Leurs résultats montrent que les concentrations les plus élevées, observées à 1 200 km au large des côtes, seraient liées au panache de l’Amazone, transporté vers le nord/nord-est par le courant du Nord Brésil et sa rétroflexion(3).

© IRD/Hubert Bataille
Le Yersin, navire océanographique, lors de l'expédition Sargasses Transatlantique.
Notes :
1. Natascha Schmidt, Vincent Fauvelle, Anouck Ody, Javier Castro-Jiménez, Julien Jouanno, Thomas Changeux, Thierry Thibaut, and Richard Sempéré, The Amazon River: A Major Source of Organic Plastic Additives to the Tropical North Atlantic ?, Environmental Science & Technology, 4 juin 2019 ; DOI: 10.1021/acs.est.9b01585
2. UMR MIO (IRD / CNRS / Aix-Marseille université / université de Toulon) et UMR LEGOS (IRD / CNES / CNRS / université Paul-Sabatier Toulouse 3).
3. Courant orienté ouest-est, qui va en sens contraire du courant Nord Brésil, lequel va d’est en ouest.
Contacts : Thomas Changeux / Richard Sempéré