Un lézard vert

Plus chanceux que d’autres reptiles dont près de la moitié des espèces se sont éteinte depuis la colonisation de l’archipel par les Européens, l’Anolis de Guadeloupe (Anolis marmoratus alliaceus) est un petit lézard arboricole encore très répandu.

© IRD - Michel Jégu

Colonisation et extinction massive des reptiles de Guadeloupe

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Mis à jour le 25.05.2021

Humains et reptiles ne font pas toujours bon ménage ! Une récente étude sur l’herpétofaune de Guadeloupe montre ainsi que les serpents et lézards ont massivement disparu après l’arrivée des colons européens. Les recherches paléontologiques, menées sur des os découverts dans des grottes servant d’habitat aux rapaces prédateurs de reptiles, permettent de retracer leur biodiversité dans le temps. Elles révèlent que les changements climatiques du Pléistocène (- 10 000 ans) n’ont eu que peu d’impact sur ces animaux. Et que l’installation des Amérindiens dans l’archipel, il y a 5 000 ans, n’a entrainé aucune disparition mais au contraire correspond à l’introduction potentielle de deux nouvelles espèces, un gecko et un iguane.  À l’inverse, l’établissement des Européens dans cet archipel, il y a tout juste quelques siècles, s’est soldée par la disparition de plus de la moitié des reptiles. Des analyses statistiques révèlent que les reptiles de taille moyenne (entre 15 et 30 cm) et terrestres (par opposition aux arboricoles) ont été les plus affectés. Cela suggère que leur extinction est liée à l’introduction de prédateurs, mangoustes, chats et rats notamment, pour qui ils représentent une quantité intéressante de nourriture. Les pratiques agricoles intensives liées à l’économie de plantations pourraient, elles aussi, avoir précipité le sort de ces reptiles.