Les éco-acousticiens capturent des poissons, comme ici un poisson coffre, et placent un micro dans leur bassin pour savoir quels sons ils produisent.

© IRD - Frédéric Bertucci

Connaître, gérer et préserver la biodiversité marine, les ambitions du labo Marbec

Mis à jour le 20.10.2023

Concilier la préservation de la biodiversité marine, les enjeux climatiques et la durabilité des usages socio-économiques du milieu océanique est une affaire complexe, qui concerne l'objectif de développement durable 14ODD 14 : Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable.1, dédié à la vie aquatique. Les scientifiques de l’unité MARBEC (Marine biodiversity, exploitation and conservation) s’y emploient, en focalisant leur action sur les océans tropicaux Atlantique et indien et sur la Méditerranée. Ils y ont développé des partenariats scientifiques solides avec les institutions de recherche de plusieurs pays du Sud.

Leurs travaux font appel à la fois à des sciences fondamentales pour évaluer l’état de la biodiversité et comprendre les menaces qui pèsent sur elle, et à des recherches finalisées pour trouver les moyens de la protéger. Ils alimentent les connaissances sur le milieu océanique et ses écosystèmes, guident les décisions d’instances de gestion des ressources marines et développent des outils d’aide à la gouvernance pour les autorités concernées. Mais en plus, les spécialistes de MARBEC élaborent des solutions pratiques à l’intention des acteurs de la filière halieutique.

 

    Les écologues posent des enregistreurs sur les oiseaux marins pour connaître leurs déplacements.

    © Christophe Barbraud/Karine Delord

    Inventorier la biodiversité marine

    Les scientifiques de MARBEC s’emploient à bien connaitre la biodiversité marine, pour mieux la protéger. Mais l’éloignement des écosystèmes étudiés, l’immensité océanique, le coût des campagnes océanographiques rendent l’observation directe complexe. Pour déterminer la présence et comprendre le comportement d’espèces dans le milieu marin, ils utilisent donc plusieurs techniques de pointe.

     

    Pêche industrielle du thon à bord du senneur "Le Guériden" dans l'Océan Indien.

    © IRD - Jean-Pierre Hallier

    Réduire les impacts de la pêche thonière

    La pêche thonière tropicale représente sept millions de tonnes de poisson capturé par an, soit 20 % du marché mondial des produits de la mer. Mais c’est une activité qui impacte fortement l’environnement et la biodiversité marine. Les dispositifs de concentration de poisson, abondamment utilisés par les pêcheurs pour attirer les thons, polluent les fonds marins et les rivages. Les prises accessoires sont nombreuses et l’activité perturbe le comportement des grands prédateurs qui se livrent à la déprédation. Les scientifiques de MARBEC développent des stratégies, des outils et des approches de la gouvernance de l’océan visant à minimiser les effets négatifs de cette activités essentielle pour certains pays du Sud.

     

    Débarque du thon surgelé à -40°C dans les cales du thonier-senneur industriel Bernica (SAPMER), au port de Victoria, dans les Seychelles.

    © IRD - Thibaut Vergoz

    Optimiser la gestion des pêcheries thonières grâce à la science

    Les intérêts des différents pays détenant ou exploitant les ressources thonières tropicales sont variés. Aussi, la gestion des stocks et des écosystèmes est arbitrée au sein d’organisations locales et internationales, en fonction des connaissances scientifiques, des enjeux économiques et des conventions sur la conservation des espèces sauvages. Les ONG et les consommateurs jouent un rôle croissant en faveur d’une exploitation plus vertueuse.
    Les scientifiques de MARBEC analysent l’efficacité des différentes mesures de préservation de la biodiversité et les résistances qu’elles suscitent, pour améliorer leur efficience future.

     

     

    Des scientifiques de Marbec étudient les oiseaux marins pour proposer aux institutions locales des solutions pour accompagner la gouvernance des océans.

    © IRD - Sophie Lanco Bertrand

    Produire des connaissances pour la gouvernance des océans

    Les activités humaines provoquent, directement ou indirectement selon les cas, l’érosion de la biodiversité marine. Pour évaluer et expliquer le phénomène, les scientifiques de MARBEC étudient l’écologie de différents représentants de cette biodiversité, comme les oiseaux marins, les poissons estuariens ou les espèces mésopélagiques dont le rôle est essentiel dans la régulation climatique à l’échelle globale. Ces travaux éclairent des aspects encore méconnus du fonctionnement de la faune marine. Ils permettent aussi de guider l’action des institutions de gouvernance de l’espace océanique, pour minimiser l’impact anthropique sur la biodiversité marine.