Alors que la moitié de la population mondiale est exposée à la dengue, notamment dans les zones tropicales et subtropicales, il n’existe aucun traitement contre la maladie, provoquée par le virus du même nom transmis par le moustique. Les interactions entre les protéines de cet insecte et l’ARN du virus – support de la multiplication virale – restaient d’ailleurs jusqu’à présent méconnues. Dans une récente étude, des chercheurs de l’IRD et leurs partenaires singapouriens mettent en lumière pour la première fois ces interactions protéines-ARN. Grâce à la technique de la chromatographie d’affinité ARNLes molécules sont séparées selon leur capacité à se lier à une molécule spécifique fixée sur une résine, ici l’ARN étudié, ils ont identifié 14 protéines interagissant avec l’ARN du virus de la dengue, dont six d’entre elles influent sur la multiplication virale.
AeStaufen, l’une de ces protéines a davantage retenu l’attention des scientifiques. Elle réduit la quantité d’une portion d’ARN viral qui est sécrétée dans la salive du moustique et dont le rôle est d’amplifier l’infection de la peau lors de la piqûre, première étape de transmission du flavivirusCatégorie du virus de la dengue. En se basant sur cette découverte et particularité, les chercheurs proposent de développer de nouvelles stratégies de lutte contre la dengue. Sur-exprimer cette protéine chez les moustiques via une modification de leur génome pourrait diminuer la transmission du virus lors de la piqûre. In fine, la solution envisagée serait de réduire les risques d’infection des populations par la dengue à partir du moustique.