Mis à jour le 18.05.2020
Alors que les feux continuent d’embraser l’Amazonie, une étude(1) vient bousculer les idées reçues sur la canopée des forêts tropicales. Plus exactement, elle suggère que le feuillage à la cime des arbres pourrait être plus important qu’il n’était admis jusque-là. Pour parvenir à cette conclusion, Nicolas Barbier, écologue à l’AMAP, et ses collègues ont eu recours à une méthode dite d’échantillonnage destructif pour calculer l’index de surface foliaire (ISF) d’une forêt semi-décidue ?caractérisée par la présence d’espèces d’arbres restant défeuillés une partie de la saison sèche du sud-est du Cameroun : ils ont ainsi analysé 61 arbres appartenant aux 13 espèces les plus abondantes.
Les chercheurs ont pesé l’ensemble des feuilles de chaque arbre, et procédé au comptage des feuilles et calcul de la surface foliaire sur un sous-échantillon. Les valeurs obtenues pour l’ISF se sont avérées plus élevées que celles prédites par les modèles (jusqu’à 13m² de feuilles par m² de sol). Ces résultats, qui militent en faveur d’une réévaluation des modèles théoriques et numériques des forêts tropicales, sont d’autant plus importants que l’ISF est un reflet de la productivité de l’écosystème et des échanges d’énergie, d’eau et de carbone avec l’atmosphère.
Notes
1. N. F. Sirri , M. B. Libalah, S. Momo Takoudjou, P. Ploton , V. Medjibe, N. G. Kamdem, G. Mofack, B. Sonké, and N. Barbier, Allometric Models to Estimate Leaf Area for Tropical African Broadleaved Forests, Geophysical Research Letters, 11 juillet 2019
Contact : Nicolas Barbier, AMAP