En Antarctique, la calotte de glace se disloque plutôt qu’elle ne fond comme ici à l'est de la Terre Adélie.

© Erwan AMICE / LEMAR / CNRS Photothèque

La fonte des glaces aggrave le changement climatique

Mis à jour le 23.06.2020

La classification dite de Köppen se fonde sur les précipitations et les températures du globe pour définir cinq zones climatiques, du milieu tropical au milieu polaire. Des géographes, issus en majorité de l’UMR Espace-Dev, ont introduit des scénarios d’accélération de fonte des calottes glaciaires – du Groenland et de l’Antarctique – dans cette classification pour imaginer leur impact sur les changements climatiques futurs.

Les résultats sont sans appel : « Les conséquences interviendraient dès 2050 et seraient plus importantes que celles prévues par le scénario climatique RCP8.5, soit le scénario le plus pessimiste élaboré par le GIECGroupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, précise Dimitri Defrance, le premier auteur de l’étude. Si l’Antarctique venait à fondre en premier, les précipitations seraient plus importantes en Afrique de l’Ouest et le climat serait plus sec en Australie. A contrario, si c’était le Groenland, la superficie de la zone désertique du Sahel doublerait et il pleuvrait davantage en Amérique latine et en Australie. Son impact sur le changement climatique serait également plus important. »

Ces différences s’expliquent par la position de l’Antarctique, isolé par l’océan Austral et le courant marin circum-antarctiqueQui coule d'ouest en est autour de l'Antarctique. : sa désagrégation progressive perturbe ainsi moins la circulation marine générale et le climat. Le Groenland, lui, fond de plus en plus vite et l’introduction de masses importantes d’eau douce dans l’océan Atlantique influe directement sur la circulation thermohalineCirculation de masses d’eau à grande échelle engendrée par des écarts de température et de salinité.   et ainsi les précipitations et les températures à l’échelle du globe.