Mis à jour le 28.03.2024
Agissant comme une fontaine de jouvence, l’infection de certains moustiques vecteurs du paludisme par Plasmodium falciparum - le parasite responsable des formes sévères de la maladie - leur donne un regain de vitalité. Une étude conduite en laboratoire par les scientifiques de MIVEGEC et leurs partenaires burkinabè de l’IRSS explorent l’influence de l'âge des moustiques sur la transmission de cette affection responsable de millions de morts chaque année dans les régions tropicales. Menée sur des Anophèles coluzziiUn des vecteurs majeurs du paludisme âgés de 4 jours, 8 jours et 12 joursDans la nature, les moustiques vivent en moyenne une quinzaine de jours.1, elle révèle que les plus vieux d’entre eux ont une capacité réduite à transmettre la maladie, avec moins de parasites et des taux d'infection plus bas. Ce constat est surprenant car la sénescence de leur système immunitaire devrait au contraire s’accompagner d’une plus forte infestation au parasite. Cette résistance pourrait tenir au meilleur développement de leur microbiote digestif, acquis grâce aux précédents repas de sang. Mais surtout ces travaux montrent que l’infection parasitaire s’accompagne chez ces insectes plus âgés - et seulement chez eux - d’un accroissement significatif de la durée de vie.
En matière de transmission de la maladie aux humains, enjeu essentiel pour progresser vers l’objectif de développement durable 3 (Santé et bien-être), ces résultats sont contrastés : les vieux moustiques sont moins dangereux, car moins fortement infestés par le parasite, mais ils sévissent plus longtemps lorsqu’ils sont effectivement infectés... Des données dont devront tenir compte les politiques de lutte à venir.