Mis à jour le 09.04.2020
L’initiative 4 pour 1000 a pour objectif d’augmenter le stockage du carbone dans les sols afin de compenser les émissions de CO2 dans l’atmosphère et ainsi limiter les effets du changement climatique. Mais comment faire ? Jusqu’à présent, les scientifiques préconisaient de modifier à grande échelle les techniques agricoles : utiliser le semis directIntroduction directe de la graine dans le sol, sans passer par le travail du sol. ou favoriser l’agroforesterieMode d’exploitation des terres agricoles associant des arbres et des cultures ou de l'élevage., entre autres. Mais que ce soit au Nord ou au Sud, les agriculteurs sont peu enclins à transformer radicalement leurs pratiques.
« Cultiver davantage certaines plantes ou variétés pourrait être plus accessible et plus facile à mettre en œuvre, estime Vincent Chaplot, pédologue à l’IRD. Nous avons en effet constaté dans notre étude - la première s’intéressant aux capacités de stockage du carbone dans le sol des plantes cultivées - que certaines d’entre elles comme le maïs, le seigle ou le riz capturent davantage de carbone de l’atmosphère et en transfèrent une plus grande proportion dans le sol que les autres plantes cultivées, telles le blé et l’orge par exemple. » Les auteurs supposent que le réseau racinaire plus étendu du maïs et du seigle est la cause probable de cette meilleure efficacité de transfert.
Les agriculteurs pourraient cultiver dès à présent ces espèces et ainsi contribuer activement aux objectifs de l’initiative 4 pour 1000. À plus long terme, les scientifiques pourraient sélectionner des gènes de ces variétés au potentiel de séquestration du carbone plus élevé afin d’améliorer la capacité de stockage des autres cultures.

© IRD - Vincent Chaplot
Des étudiants de l'université KwaZulu-Natal en Afrique du Sud mesurent la densité apparente du sol, une des variables permettant d'apprécier les stocks de carbone.