La culture combinée de mil et de niébé est encouragée par les pouvoirs publics pour assurer la sécurité alimentaire dans les zones agricoles subsahariennes. Légumineuse bénéfique pour la santé grâce à sa teneur élevée en protéines, le niébé enrichit également les sols en fixant l'azote de l'air, permettant ainsi de cultiver des terres pauvres sans ajouter d’intrants de synthèse. Cependant, cette plante présente un risque de prolifération de nématodes pathogènes, auxquels le mil cultivé en association pourrait être sensible. Afin de s’assurer que l’introduction de niébé dans la culture du mil ne compromettra pas à moyen terme le rendement de cette céréale de subsistance, une équipe de scientifiques de l’IRD et leurs partenaires a comparé sur douze champs d’agriculteurs sénégalais, représentant deux niveaux de fertilité des sols, les risques de prolifération des nématodes entre les cultures mixtes et les cultures pures de niébé et de mil. Les résultats ont démontré que la monoculture de niébé favorise la prolifération des nématodes phytoparasites, tandis que l’association de cette légumineuse avec le mil réduit leur abondance. Même sur les sols les plus pauvres, la combinaison permet d'augmenter le rendement global par unité de surface, tout en réduisant les risques de prolifération de nématodes phytoparasites dans le sol. Ainsi, la culture mixte du mil et du niébé se révèle être une stratégie gagnante et durable pour améliorer la sécurité alimentaire dans les régions subsahariennes.