Au premier plan, des arbres coupés au milieu de feuillages verts, au dernier plan les arbres d'une forêt.

Les activités agricoles saisonnière en forêt, pourraient participer à la transmission zoonotique du mpox, du fait de la majoration des contacts entre humains et faune sauvage.

© Jordi Landier - IRD

Mpox : une infection potentiellement saisonnière ?

Mis à jour le 18.07.2024

Les épidémies de mpox (anciennement dénommée variole du singe) seraient-elles saisonnières ? C’est l’hypothèse faite par une équipe de scientifiques de l’IRD et leurs partenaires après avoir observé la survenue répétée d'épidémies à certaines périodes de l'année en République centrafricaineCamille Besombes, Festus Mbrenga, Laura Schaeffer, Christian Malaka, Ella Gonofio, Jordi Landier, Ulrich Vickos, Xavier Konamna, Benjamin Selekon, Joella Namsenei Dankpea, Cassandre Von Platen, Franck Gislain Houndjahoue, Daniel Sylver Ouaïmon, Alexandre Hassanin, Nicolas Berthet, Jean-Claude Manuguerra, Antoine Gessain, Arnaud Fontanet, Emmanuel Nakouné-Yandoko, National Monkeypox Surveillance, Central African Republic, 2001-2021, Emerging Infectious Diseases, Décembre 2022. DOI : 10.3201/eid2812.220897 1. La mpox est une zoonose, c’est-à-dire une maladie naturellement transmissible de l’animal à l’humain, principalement étudiée sous les angles épidémiologique et médical. L’approche originale développée ici ouvre le champ de la recherche aux aspects écologiques de la maladieNota bene : cette étude a été conçue et réalisée avant la récente augmentation du nombre de transmissions interhumaines, notamment lors des contacts sexuels, observée durant l'épidémie actuelle qui a débutée en décembre 2023 en République Démocratique du Congo.1. Une ouverture destinée à mieux comprendre la mpox, dont beaucoup d’aspects restent encore inconnus, comme le réservoir animal ou le mode de transmission zoonotique.

Pour cela, l’équipe a mené une analyse de la littérature scientifique indiquant la localisation et la période de survenue des cas d’origine animale de cette maladie sur le continent africain entre 1970 et 2021. Après un long travail de tri, de comparaison et d’analyse des données, les résultats indiquent que la distribution mensuelle des cas de mpox varie en fonction de la latitude. Plus on s’éloigne de l’équateur, plus la saisonnalité de la survenue des cas est marquée. Cette répartition suggère un possible lien avec le climat : le risque de transmission zoonotique serait constant dans la région équatoriale où il pleut toute l'année et où les températures sont stables, et saisonnier dans les régions avec des saisons sèches et humides. Cette première analyse exploratoire doit être confirmée par d'autres travaux adoptant une approche « Une seule santé »Objectif de développement durable 3 de l’Organisation des Nations Unies : Bonne santé et bien-être.  et par une amélioration de la surveillance de la mpox dans les régions endémiques.