Mis à jour le 08.06.2020
Une étude vient d’apporter deux éléments décisifs dans la lutte contre le paludisme à Plasmodium vivax en Mauritanie. Pour traiter radicalement cette forme de la maladie, endémique dans le pays, l’OMS recommande l’usage de la primaquine. Malheureusement, ce médicament est contre-indiqué lorsque les personnes infectées présentent un déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (G6PD)Le déficit en G6PD (ou favisme) est une maladie héréditaire caractérisée par la survenue d’anémie hémolytique résultant de la destruction des globules rouges suite à un stress oxydatif souvent dû notamment à l’ingestion de fèves, ou la prise de certains médicaments comme la primaquine.1 qui est souvent asymptomatique : le niveau d’activité de la G6PD doit donc être caractérisé pour éviter une anémie potentiellement mortelle.
À partir d’échantillons prélevés chez 443 donneurs de sang du Centre de transfusion sanguine de Nouakchott entre 2016 et 2017, et des analyses génétiques de contrôle, les chercheurs ont montré l’efficacité d’un test de dépistage rapide du niveau d’activité de la G6PD. « En 15 minutes, les médecins peuvent donc de savoir s’il est possible, ou non, de prescrire de la primaquine », souligne Leonardo Basco, parasitologue et correspondant de la JEAI RI3M JEAI RI3M : Jeune équipe associée à l’IRD, Recherches Intégrées sur les Moustiques et les Maladies infectieuses en Mauritanie1. Par ailleurs, « il ressort de l’étude que 11 % de la population seraient porteurs de cette déficience. Et le pourcentage est plus élevé chez les Mauritaniens d’origine noire », précise Ali Ould Mohamed Salem Boukhary, responsable de la JEAI, qui a dirigé les recherches. Des informations d’importance en terme de santé publique et qui pourraient amener les autorités sanitaires à modifier leur préconisation.