Mis à jour le 04.02.2021
Mesurer la tension artérielle à chaque bras pourrait sauver des vies. C’est en substance les conclusions de la méta-analyse de 24 études menée par une équipe internationale de chercheurs. En analysant les données de près de 54 000 personnes, les auteurs ont montré qu’une différence dans les lectures de tension artérielle entre les deux bras est liée à un risque plus élevé de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de décès. « Les études ont porté sur des populations aux États-Unis, en Afrique et en Asie », précise Maëlenn Guerchet, épidémiologiste IRD, co-autrice de la publication. « Les données africaines proviennent d’une étudeANR Épidémiologie des démences en Afrique centrale (EPIDEMCA)1 sur la prévalence des démences, dont on sait que l’hypertension est un facteur de risque », continue la chercheuse qui a mené cette étude en République centrafricaine et en République du Congo, au sein de l’unité Neuroépidémiologie tropicale associée à l’IRD.
Les scientifiques soulignent que plus la différence de lecture de tension artérielle est grande entre les deux bras, plus le risque cardiovasculaire est grand. Cela serait dû à un rétrécissement ou une rigidité des artères, ce qui peut affecter la circulation sanguine. Surtout, les auteurs révèlent que bien que les recommandations britanniques et européennes fixent une différence systolique de 15 mm de mercure entre les bras comme seuil de risque cardiovasculaire supplémentaire, la nouvelle étude a révélé qu’un seuil inférieur de 10 mm était lui-même indicatif de ce risque. Recommandée par l’OMS, bien que rarement suivie, cette double lecture offre pourtant l’avantage d’être facile à mettre en œuvre sans frais supplémentaire. Elle pourrait être intégrée dans la pratique clinique pour évaluer le risque cardiovasculaire : le nombre de personnes à bénéficier de mesures de prévention pour réduire leur risque de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et de décès augmenterait alors.